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Titre de la conférence Paroles dominantes / Paroles dominées Date Colloque interdisciplinaire Hôtel Dupanloup Inscription gratuite et obligatoire avant le 10 novembre 2023
Affiche Appel à communications Au cours des deux dernières décennies, les travaux en sciences humaines et sociales portant sur les minorités sont devenus de plus en plus nombreux. Les récents mouvements de libération de la parole (illustrés par #MeToo et #BlackLivesMatter sur les réseaux sociaux par exemple) soulignent paradoxalement le manque de légitimité ressenti par ces groupes à s’exprimer dans la sphère publique et scientifique, et traduisent une forme d'insécurité linguistique (à prendre au sens le plus large du terme) encore trop présente. Par le prisme de différentes disciplines des sciences humaines et sociales (sciences du langage, sociologie, littérature, sciences politiques, géographie et didactique notamment), nous nous intéressons aux groupes actuellement considérés comme minoritaires. L’objectif de ce colloque est de mettre en avant les recherches sur trois enjeux contemporains, interdisciplinaires et internationaux : les contacts linguistiques, les phénomènes migratoires et les discriminations liées aux genres et aux sexualités. Axe 1 : Langues minoritaires, contacts de langues et plurilinguisme Le premier axe abordé est celui des phénomènes relatifs à la mise en contact des langues dans des contextes d’asymétrie des rapports de force sociaux. Cette thématique peut être traitée au travers d’un large spectre de champs d’études ; nous pensons tout particulièrement à ceux relatifs aux concepts de langues minoritaires ou minorisées (souvent mobilisés dans les analyses linguistiques relatives aux contextes coloniaux), ainsi qu’aux phénomènes de multilinguisme social, d’insécurité et de mort linguistique (voir Gadet, 2007 ; voir Grant, 2019 ; voir Harris, 1991) dans le contexte moderne des efforts d’inclusion et de revitalisation. D’autres domaines permettraient également de traiter du phénomène plus concrètement linguistique de l’emprunt, et plus généralement de la porosité et de l’influence mutuelle des langues dans différents contextes de mise en contact. Peuvent être abordées, à titre d’exemples, la situation des langues minoritaires dans le monde (voir Mufwene, 2001, 2008 ; voir Engman & King, 2022), les influences linguistiques entre langues en contact (voir Joseph, 2022 ; voir Otheguy, 2022 ; voir Martin & Przewozny-Desriaux, à paraître), ou encore les conditions de création et de réception artistique dans le cadre d’une langue mineure (voir Deleuze & Guattari, 1975). Axe 2 : Parole en contexte migratoire Le deuxième axe est consacré aux questions relatives aux migrations et met en avant les recherches actuelles portant sur ce sujet. Différentes thématiques pourront être abordées, telles que les différences de traitement des personnes en situation de migration selon leurs pays d’origine (voir Noiriel, 2007 ; voir Viprey, 2010), la construction de la minorisation (voir Patrick, 2010), ou encore la désillusion en contexte migratoire (voir Sayad, 1999 ; voir Etienne, 2021). Les personnes directement concernées peuvent évoquer leurs expériences sur la réalité des communautés culturelles, parfois rassemblées dans leur pays d'accueil pour les mêmes causes, et sont encouragées à témoigner de leur vécu, oralement (Breton, 2021) ou artistiquement. Les acteur·ices associatif·ves (D’Halluin-Mabillot, 2012) sont également invité·es à présenter leurs expériences dans le cadre de l'accueil et la prise en charge de publics migrant·es, afin de comprendre comment leurs actions s’articulent avec et en réponse aux politiques d’immigration. Axe 3 : Genre, sexualité, langage et pouvoir Ce troisième axe a pour objectif d’interroger la représentation de la parole et des langues dans leurs rapports aux genres et aux sexualités. Se déclinant en plusieurs sous-problématiques, il s’agit de questionner les dynamiques de silenciation et d’ostracisation de la parole des minorités sexuelles et des minorités de genres ainsi que les manifestations des systèmes d’oppression dans leurs différents contextes, aussi bien dans les sphères publiques, que professionnelles ou académiques (voir Pochic, 2021). Cette partie est l’occasion d’appréhender les rapports hiérarchiques et les phénomènes discriminatoires (transphobie, homophobie, sexisme, etc.) ainsi que les procédés mis à disposition pour recueillir la parole des personnes concernées. Cet axe se propose ensuite comme espace critique et réflexif autour des rapports entre langage, genre et pouvoir afin de mettre en lumière l’ancrage du système de genre comme rapport de domination au sein de la structure linguistique (voir Butler, 2006 [1990]). Cette approche appelle également à des réflexions sur les pratiques hybrides et plurilinguistiques à l’intersection des problématiques entre corps, genres, races et langues (voir Anzaldúa, 1987). Dans cette perspective, les différentes pratiques de résistance qui se jouent à même le langage, qu’elles mobilisent des « performativités insurrectionnelles » (voir Gérardin-Laverge, 2018), des pratiques de « désordre discursif » (voir Abbou, 2019) ou encore de « stratégies linguistiques DIY » (voir Greco, 2018), constituent également un terrain d’étude possible des paroles dominées et de ses politiques d’émancipations et d’expérimentations linguistiques, artistiques et littéraires (voir Wittig, 2001). Interventions artistiques La dernière demi-journée du colloque sera consacrée à l'intervention d'artistes. Ce sera l'occasion de découvrir des projets créatifs ainsi que des oeuvres liées aux sujets abordés lors du colloque. Les artistes pourront faire part de la place de ces thématiques dans leurs oeuvres en présentant comment celles-ci mettent en lumière les paroles dites dominées. L'influence de ces thématiques dans les processus de création pourra être mise en avant en mettant en évidence leurs répercussions sur le travail artistique. Détails Modalités de soumission Organisation de la sélection Participation au colloque L’événement est gratuit et ouvert à tous·tes. L’inscription est obligatoire sur https://paroles-dd.sciencesconf.org/ avant le 31 octobre 2023. Un format hybride est envisagé sur Teams, le lien sera envoyé aux inscrit·es. Calendrier Comité d'organisation Comité scientifique Sarah BOISSON, Université Côte d'Azur, docteure Références citées
Institutions partenaires: Remerciements Nous remercions particulièrement les organismes financeurs : l’ED 120 "Littérature française et comparée" de l'Université Sorbonne Nouvelle et l’ED "Humanités et Langues" de l’Université Orléans-Tours. |
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